« Fais péter ton pinceau ! » Les deux jeunes femmes se mirent à rire. Finalement, cette soirée était plus sympathique que ce à quoi s'attendait Lucy. Et puis les bonbons qu'elle dévorait étaient sacrément bon ! Sans crier gare cependant, dans un élan qui prit la jeune poufsouffle par surprise, Eden se jeta sur elle et plaqua ses mains pleines de peinture au dessus de sa poitrine, lui laissant deux empreintes d'un bleu douteux et dégoulinantes. Elle voulait la guerre, elle l'avait trouvé. Lucy s'apprêtait à riposter lorsqu'un éclair blanc la rendit temporairement aveugle. La salle redevint noire tout aussitôt et la jeune femme retrouvait doucement la vue, sa vision parsemée de taches blanches ci et là. Retrouvant la pleine capacité de ses mirettes, elle parcourut la salle du regard. Rien n'avait changé, à part que la mousse se faisait plus abondante encore et qu'elle finirait par tous les ensevelir. Lucy aperçut alors sa partenaire de peinture, qui ne devait pas voir grand chose car celle-ci fonça en plein dans un mur. La suite fut plus qu'étonnant. Eden, qui venait d'atteindre le mur, se vit propulsée dans la direction de la Poufsouffle, qui se la prit de plein fouet, et se retrouva le cul par terre.

Ouch ! Lucy s'attendit à ressentir une grosse douleur en atteignant le sol mais à l'inverse elle ne ressentit rien. Au contraire, elle se mit à rebondir sur la pierre, telle une balle rebondissante l'aurait fait. Néanmoins, la force du rebondissement devint moindre et la jeune femme put enfin se relever. Le problème était qu'à chaque mouvement qu'elle faisait, elle se voyait propulsée vers le haut. Le sol de la salle s'était transformé en véritable trampoline, bien qu'en le regardant il n'avait pas changé d'un poil. Que se passait-il donc ? Depuis que Eden l'avait touché, elle rebondissait inlassablement. D'ailleurs, où se trouvait-elle son ancienne partenaire ? Tout en essayant de ne faire aucun mouvement brusque, Lucy parcourut la salle du regard. Décidément les choses devenaient étranges ! La Poufsouffle pouvait apercevoir de part et d'autres le comportement étrange de certaines personnes. Romy et Astrid voulaient embrasser tout le monde alors que Maelan et Bart chantaient leurs moindres paroles. Là ! Elle vit enfin Eden qui rebondissait encore et encore, ne trouvant aucun moyen de s'arrêter.

Soudainement, Lucy se vit poussée par une personne qu'elle ne connaissait pas et recommença à rebondir par terre. Cependant, alors qu'auparavant elle avait réussi à s'arrêter, ses bonds prenaient à présent de l'ampleur. Elle ne pouvait plus s'arrêter et se vit même rebondir contre le plafond et les murs de la salle. Elle ne contrôlait ni la trajectoire, ni l'intensité. Foutue soirée ! Elle disparaissait parfois dans la mousse pour réapparaître quelques secondes plus tard. Elle essayait tant bien que mal d'attraper quelque chose pour arrêter de rebondir. Après avoir bousculé bon nombre de personnes, dont Astrid et Maelan (Astrid Ludwill & Maelan Carmichael) , qui s'embrassaient à pleine bouche, sans retenue, WHAT ?? et une Romy (Romy Hodgkins) qui voulait embrasser toutes les personnes qui passaient par là, Lucy arriva enfin à s'accrocher à quelque chose, oui oui, sa bouée de sauvetage de la soirée était une table sur laquelle elle se cramponnait avec toute la force qu'elle pouvait telle une moule sur son rocher. Imaginez-donc le comique de la scène ! « Faites que ça s'arrête !! » Décidément, elle finirait pas regretter d'être venue à cette soirée.

Note aux posteurs d'après : n'oubliez pas de mettre vos actions en gras pour que ce soit plus facile à suivre pour les suivants !

Effets : Your kiss is on my lips + Stop, in the naaame of love !

▬ If you want my future, forget my past…
Astrid aperçut, du coin de l’œil, Joe qui semblait atteint de folie et se déhanchait furieusement en chantant. Toujours sous l’action du sortilège/ratage de London, elle le trouva absolument irrésistible. Elle s’apprêtait à se jeter sur lui pour l’embrasser passionnément et lui déclarer sa paçion éternelle quand Maelan la retint.
▬ Dites donc, ma jolie, où tu pensais partir comme ça ?
Elle gloussa une nouvelle fois et rendit son baiser au Gryffondor. C’était drôlement rigolo et elle était totalement amoureuse et contente et l’univers était magnifique. Ce soir, l’AWH tout entier était en communion – elle et Maelan tout particulièrement.
Si Astrid avait été en état de réfléchir, elle en aurait sûrement un peu plus profité (depuis le temps qu’elle attendait ça). Mais elle n’était pas en état de réfléchir et tout ce à quoi elle pensait, c’était qu’elle aimait tout le monde et que c’était drôlement chouette que Maelan l’aime aussi. Ils n’auraient plus qu’à partager leur amour avec tous les autres et former une communauté du love total qui vivrait dans une cabane dans les bois. Spéciale kasse-dédi.
Sauf qu’elle ne pouvait profiter pleinement de son moment de gloire, parce que quelqu’un était occupé à lui brailler dans l’oreille. Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous avec son oreille, ce soir ?
▬ C’est trop coooooooooool ! J’vais t’app’ler monsieur ! Elle est fraicheeeeee, tu me vends du rêve !
Astrid se décrocha un quart de seconde de Maelan pour jeter un regard vaseux au travesti qui violait leur intimité avec autant d’assurance. Qui était frais ? C’était d’elle qu’il parlait ? Heureusement pour Bart, elle était encore sous l’emprise de son sortilège pour l’engueuler. À la place, elle lui lança un regard éblouissant.
▬ J’t’avais dit qu’c’était presque gagné ? C’était simple, fallait juste que tu l’choooooppes ! Maint’nant vas-y, r’tournes-y et mange-lui la glotte !
▬ ► Travesti, je t’aime, chanta-t-elle joyeusement, avant de réaliser que quelque chose ne tournait pas totalement rond.
Il était important qu’il le sache. Il était important que tout le monde le sache. Mais peut-être pas en chantant. Fronçant les sourcils, Astrid ouvrit et ferma la bouche comme un poisson rouge. Elle aimait les poissons rouges. Elle aimait aussi les deux garçons, mais avant qu’elle puisse embrasser Bart pour lui montrer son affection, il avait fait demi-tour pour aller se trémousser avec quelqu’un d’autre.
Tant pis pour lui. Elle se retourna vers Maelan et se hissa sur la pointe des pieds, toujours accrochée à lui.
▬ ► Maelan je t’aime, je t’aimeuh beaucoup !
Et sur ces entrefaites, elle recommença à l’embrasser, ignorant royalement Maddie et Joe qui montaient une chorégraphie à côté d’eux (et pourtant, quelle choré !). Et puis, quelqu’un la heurta violemment et elle s’effondra lamentablement.
Le coup avait au moins eu le mérite de lui remettre un peu les idées en place… ou de la calmer un petit peu.
▬ Faites que ça s'arrête ! hurlait Lucy, déjà repartie dans les airs.
▬ ►Ne la laisse pas s’envoler, ulula-t-elle en se relevant tant bien que mal, titubant maladroitement en se raccrochant à ce qu’elle avait sous la main.
Et elle fit bien de se raccrocher. Pendant un court instant, Astrid crut bien qu’elle allait s’envoler elle aussi et l’amour qu’elle éprouvait s’effaça au profit d’une terreur passagère. AH NON ! Elle refusait absolument d’aller rejoindre les balles rebondissantes humaines !
Heureusement pour elle, le sort d’effaça rapidement et elle retomba au sol, s’effondrant dans la mousse. Assise par terre, dans un nuage de mousse qui la rendait quasiment invisible, la Serdaigle chercha à comprendre ce qui venait de se passer.
Tirant violemment sur la jambe de pantalon qui se trouvait la plus proche d’elle, elle attira le propriétaire de la jambe au sol.
▬ ► Je suis touute seuuuule ! Ne me laisse pas touuute seuuuule…

 
Effet actuel: STOP, IN THE NAAAME OF LOOOVE !

London rigolait bêtement. Globalement, ça ne changeait pas grand-chose à son état ordinaire à ceci près que le pouvoir (entendez par là « pouvoir de tirer dans le cul des gens avec des billes de peinture ») avait légèrement amplifié son côté mégalo. Le Gryffondor courait à présent partout, traversant la salle en long, en large et en travers avec un rire de dément à chaque victime qu’il faisait. Et s’il lui arrivait de croiser quelqu’un ayant déjà fait les frais de son implacable gâchette, ça ne pouvait qu’ajouter une couche supplémentaire à son hilarité.
Layla n’avait pas vraiment daigné lui porter attention ou, si elle l’avait fait, London avait finalement trouvé nettement intéressant de regarder ailleurs en rigolant bêtement. La fête battait son plein, l’ambiance était grisante et bizarrement, tout semblait bien se passer. « Bizarrement » parce qu’évidemment, toute fête comportant des éléments que London avait lui-même conçu tendait à virer au n’importe quoi. D’ailleurs, le blondinet s’étonnait que les canons à mousse ne leur aient pas encore explosé à la face.
Il va sans dire que le jeune homme avait parfaitement occulté de son esprit Maelan qu’il avait vaguement aperçu au loin en train de se faire lap-dancer par deux transexuels. Vide sanitaire de l’esprit pour éviter tout traumatisme visuel, m’voyez…
En revanche, il avait très bien vu Eden commencer à s’envoler et ça l’avait énormément fait marrer… Jusqu’à ce qu’elle commence à embrasser Romy et que rien n’ait plus aucun sens. D’ailleurs, il avait envie de chanter, sur des airs qu’il ne connaissait absolument pas. Il se jeta sur Romy mais avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit, sa belle était déjà partie rebondir vers de meilleures contrées. Après avoir passer de nombreuses et précieuses secondes à la chercher partout, il trouve finalement la Gryffondor du côté des canons à mousse.
▬ ►Edeeeeen, atterris faut qu’jte paaaarle ! On va passer la soirée à boiiiire ! Eden, je le sens je le sais, on va s’éclateeeer !  Se mit-il à chanter en la poursuivant avec la ferme intention de la faire redescendre pour lui conter fleurette (et peut-être un peu aussi pour la jeter contre les murs à coups de battes parce que c’était rigolo). Sans aucun succès, il se mit en quête d’une corde et l’attrapa d’un coup de lasso avec une dextérité qui aurait fait pâlir Lucky Luke.
Un sourire profondément idiot se dessina sur ses lèvres, mêlant la satisfaction de savoir qu’elle ne pourrait pas s’échapper et celle de la voir aux prises avec un sortilège déglingué (ce dont ils étaient plus ou moins tous victimes. Plutôt plus que moins, mais ça n’était qu’un détail.)
Il la ramena à lui avec un air railleur avant de déclamer :
▬ ►Et si tu crois que tu pouvais m’échappeeeeer, céfoooooooo ! Je suis beaucoup trop fort avec un lassoooo ! Trouvant son état parfaitement normal, il ne se sentit pas vraiment s’envoler au contact d’Eden ou du moins considéra-t-il que c’était probablement le pouvoir de la niaiserie qui l’envahissait. On a failli glisser sur la mousse, sur la mouuuuusse !
Dans un ballet aérien majestueux (ou pas), London attira la brune jusqu’à lui et ils se mirent à rebondir bêtement sur les murs tandis que le rouge et or persistait à chanter chacun de ses faits et gestes jusqu’à ce qu’il soit interrompu par une scène au loin.

Après avoir donné une impulsion pour se rapprocher, ils survolèrent Maelan et Astrid qui, bizarrement, devaient être en train de s’échanger un chewing-gum. Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres du blond. C’est con, mais il avait vraiment cru qu’ils s’embrassaient. Après quelques secondes de méditation, suffisamment pour que tout le monde fasse à nouveau n’importe quoi, London tenta d’attirer leur attention en agitant frénétiquement les bras.
▬ ► MAELAN ! Est-ce que tu me vois hey ho ? Je suis tout en haut, hey oh, c’est trop rigolo hey oh oh ohoh ! Faiiiis juste un signe, pour montrer que tu m’voiiis !
Toujours armé de son pistolet à air comprimé, il profita de sa position pour le moins inattaquable pour arroser d’une nouvelle salve de billes colorés tous ceux qui se trouvaient en dessous. Si ça n’était pas la meilleure fête du monde, il voulait bien manger sa kippa. Au passage, il attrapa une Poufsouffle (Lucy Hornes) qui était manifestement dans le même état littéralement flottant qu’eux et lui fit traverser la salle d’un coup de batte en gloussant comme un idiot, cherchant Astrid des yeux pour lui montrer ses nouveaux pouvoirs trop bien.
Sont potentiellement contaminés : Eden Lancaster, Lucy Hornes.

Il était donc en train d’embrasser Astrid, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Même pas, comme si c’était ce qu’il y avait de plus délicieux au monde. Il sentait son coeur battre la chamade, oh Merlin, il était complètement amoureux. Il débordait de love, pour elle, pour ses brows qui étaient tous là, pour l’AWH qui avait organisé cette merveilleuse soirée, pour tous ceux qui étaient venus, même pour Alcide Hemingway, tenez ! Il fallait que tout le monde communie dans l’amour et la joie. Jusqu’à ce que, comble du bonheur (même si cela interrompait ce fameux jeu du chewing-gum), Bart vienne lui hurler sa contentitude, ainsi qu’à sa partenaire de bisou : [/b] « ► C’est trop coooooooooool ! J’vais t’app’ler monsieur ! Elle est fraicheeeeee, tu me vends du rêve ! J’t’avais dit qu’c’était presque gagné ? C’était simple, fallait juste que tu l’choooooppes ! Maint’nant vas-y, r’tournes-y et mange-lui la glotte ! Même si la poésie du joueur de Quidditch laissait à désirer, il l’aimait tellement qu’il allait lui rouler une pelle, à lui aussi … Mais avant qu’il ne puisse chanter son émerveillement, il était reparti vers d’autres horizons. Ce qui n’était pas grave, puisque tout allait bien, puisque le visage d’Astrid venait de réapparaître dans son champ de vision et qu’elle chantonnait : ► Maelan je t’aime, je t’aimeuh beaucoup ! ► You’re lovely and I love it, lui répondit-il d’une voix de basse absolument sublime, avant que leurs lèvres ne se retrouvent pour exprimer, mieux que des paroles chantées, ce qu’ils ressentaient.

Et soudain, elle ne fut plus là. Le temps qu’il comprenne qu’il n’embrassait que le vide et qu’il ouvre les yeux, elle avait disparu. Et Maelan se retrouvait, tout malheureux et amoureux, seul, au milieu de la mousse et des gens qui se déhanchaient. ► Elle. Partie. Au loin. Et je suis tout seul. Pourquoi ? C’est triste. Que vais-je faire maintenant ? Fort heureusement, une voix tombant du ciel l’interpella, le tirant de son désespoir passager : ► MAELAN ! Est-ce que tu me vois hey ho ? Je suis tout en haut, hey oh, c’est trop rigolo hey oh oh ohoh ! Faiiiis juste un signe, pour montrer que tu m’voiiis ! Il releva la tête pour voir son complice en train de voler, avec Eden, un lasso, une batte, un pistolet, pas spécialement dans cet ordre d’ailleurs. Emerveillé, il battit des mains comme un gamin : ► Je veux faire ça aussi maintenant ! Comment on fait mon graaaaaaaaand ? Mais il était déjà reparti, le laissant seul encore une fois, enfin seul, mais avec Joe, Bart et Maddy qui dansaient à côté. Ca avait l’air top, ils étaient merveilleux. Il fallait qu’il le leur dire, qu’il leur montre. D’ailleurs, il allait commencer par Joe. Fendant la « foule » jusqu’à lui, il essaya de rentrer dans la choré, sans y parvenir et finit par se décider : ►T'es trop beau Jojoe. T’as l’rythme dans la peau. Et il posa les mains sur son visage maquillé, approcha ses lèvres des siennes….

Coucou, Mae’, ici ton cerveau, j’suis un peu dans le pâté là, mais concrètement, tu fais quoi ? Bah tu le vois bien, Germain, je vais embrasser … WHAAAAAAAAT ?

Il se recula d’un coup, les yeux écarquillés. Il sentait toujours son coeur battre un peu trop fort, de l’amour circuler en lui mais … mais … Son regard fit le tour de la salle. Oh, Merlin. Maintenant, il avait la certitude que rien ne tournait rond. Et une partie de lui voulait toujours « bouffer la glotte » de Joseph Costello, mais l’autre était en train de paniquer parce que rien de tout ça n’était normal. Il fallait qu’il en parle à LONDON ! auquel Eden était collée. Bon, tant pis, il allait casser l’ambiance mais là, franchement … Il partit vers lui, voulant chanter et aller donner de l’amour un peu partout. Se contrôler. Il manqua d’écraser quelqu’un, butant sur un corps dans la mousse. Par réflexe, il se baissa et remit Astrid sur ses pieds, l’entraînant par la main jusqu’au « couple au lasso ». London, t’as fait quoi avec l’alcool, exactement ? Des mots simples, des phrases courtes ou il allait recommencer à chanter. Et il voulait s’assurer que tout était sous contrôle avant de s’y remettre.

Astrid était par terre. Elle regardait le sol, perdue, et ses mains et pieds qui disparaissaient sous une montagne de mousse multicolore. Elle sentait à peine les gens qui la bousculaient de toutes parts, parce qu’elle était en pleine descente. Les images se bousculaient dans sa tête ; elle alternait entre amour profond envers tout l’univers et nausées tout aussi violentes. Elle n’entendit donc pas London qui chantait en distribuant des coups de batte et des balles de peinture au-dessus d’elle.
Une nouvelle vague de nausée s’estompa et Astrid prit le temps de souffler. Ooooh, pourquoi tous ses chéris et chéries ne venaient-ils pas à son secours ? Quel était l’utilité d’aimer tout le monde et d’en être aimée en retour (ouais, je vous entends, ceux qui ricanent dans le fond) si c’était pour finir seule par terre, telle la clocharde moyenne ?

Et là, le drame. Astrid fut violemment heurtée par un OTNI (Objet Titubant Non Identifié). Avant d’avoir le temps de réagir, son bras fut tiré vers le haut et le reste de son corps avec. Le temps qu’elle comprenne, elle était déjà en marche, traînée derrière Maelan. Maelan ? Son cerveau balbutiant tentait de lui souffler quelque chose à ce sujet. Quelque chose en rapport avec le love profond. Astrid adressa un sourire éblouissant à Maelan, qui venait de s’arrêter en pilant devant le corps de London et de…
▬ Je ne bougerai tant que tout ce cirque ne sera pas fini !
▬ Eden ?
Mais qu’est-ce qu’elle… Oh.
▬ Ooooh, mon dieu, laissa échapper Astrid, écarquillant les yeux.
Son cerveau venait d’établir la connexion. Elle vira au rouge pivoine, n’osant même pas jeter un œil à Maelan. Nom d’un nain de jardin en coquillettes. Elle avait… Et Madeleine, aussi. Bigre. Heureusement, Maelan, lui, n’avait pas encore retrouvé ses esprits. Ou s’il les avait retrouvés, il avait d’autres chats à fouetter, ce qui était mal, parce qu’il ne fallait pas maltraiter les animaux. Liberté pour les chats !
▬ London, t’as fait quoi avec l’alcool, exactement ?
▬ Peu importe ce que tu as fait, protesta une Astrid affolée, il faut que les gens arrêtent de boire. Ou que tu leur distribue un antidote, mais tu peux pas laisser les gens comme… comme ÇA !
Avec ce dernier mot accusateur, la sorcière pointa du doigt les gens autour. Joseph Costello, qui dansait de façon effrénée avec Madeleine. Bart Vaughan, qui… Merlin seul savait ce qu’il était en train de faire. Et Lucy, qui rebondissait toujours !
Se retournant vers le trio, Astrid croisa le regard de Maelan et rougit de plus belle. A ce stade, elle ne devait plus être une pivoine, mais une belle tomate bien mûre. Elle baissa le regard pour fixer ses chaussures quelques instants. Inspire, expire, tout va bien.
▬ Eden, je pense que tu peux… Oh, peu importe, fais comme tu veux, soupira-t-elle en relevant la tête. ">Nous, il faut qu’on trouve une solution pour gérer ce bazar avant que quelqu’un ne se blesse… ou n’ait l’idée stupide d’aller montrer cette subliiime chorégraphie à un professeur.

Venait-elle d'halluciner ou London l'avait attrapé pour ensuite l'envoyer valser par un bon coup de batte ? Non, ce n'était pas un rêve et elle se promettait en cet instant de se venger la prochaine fois qu'il lui demanderait de tester ses protections. En fait, rien n'était un rêve au grand damne de la demoiselle en détresse. Elle aurait voulu que cela en soit un, mais tout le monde ne pouvait pas avoir tout se qu'il désirait. A bout de force, elle arrêta donc de se débattre pour réussir à s'accrocher à quelque chose. A quoi bon, puisque c'était peine perdue et que son dernier espoir lui avait littéralement donner un coup de batte pour l'envoyer à l'autre bout de la salle. Lucy croisa les bras et fit une moue des plus théâtrales qui soit.

Soudain, tout fut chamboulé si rapidement que les gens n'eurent pas le temps de dire ouf. Alors que les élèves s'éclataient encore et toujours quand vint les coups de vingt-trois heures, et que Lucy rebondissait sans que cela ne puisse s'arrêter, la fête prit une toute autre tournure. Un bizuth arriva en trombe pour leur apprendre la nouvelle qui fut accueillie tel un boulet de canon. Alerte surveillant ! Voilà ce qui avait transformé la joie et les rires en panique générale. Un plan fut rapidement mis sur pieds pour évacuer le plus grand nombre. Tout le monde avait repris ses esprits... sauf la Poufsouffle qui observait ce qui se passait. Au moins, elle ne pouvait pas dire qu'elle n'avait pas une bonne vue de l'ensemble puisqu'elle se trouvait la plupart du temps au plafond. Heureusement aussi que la salle ne faisait pas dix mètres de haut, au quel cas elle serait très certainement malade et vomirait sur tous ceux qui auraient la chance de passer en dessous... Pourquoi ?! Oui, pourquoi elle était la seule chez qui les effets n'avaient pas encore disparus ? Elle résistait entre l'envie de pleurer et de crier. Elle regrettait d'être venue à cette soirée, définitivement.

Vingt minutes plus tard, la salle s'était vidée et ne restait plus que les membres de l'AWH... et Lucy, balle rebondissante impossible à arrêter. Mais contre toute attente, alors que la jeune femme songeait à ce qu'elle ne redescende plus jamais, quelque chose se passa. Elle perdait en force et les rebondissements ralentissaient. Elle n'avait pas cessé de rebondir mais elle voyait enfin le bout du tunnel. C'était un réel soulagement pour la brune. Elle attendait donc patiemment son heure, regardant autour d'elle les élèves s'afférer à nettoyer toutes traces de leur passage.

 Le cerveau de London n’était pas certain d’être totalement fonctionnel, quoi qu’il en soit, s’il l’était, son propriétaire trouvait la situation beaucoup trop drôle pour se soucier des conséquences. Peut-être même qu’il feignait être complètement azimuté depuis le début…
▬ ► Je veux faire ça aussi maintenant ! Comment on fait mon graaaaaaaaand ?
▬  ► Tu veux plus avoiiiir les pieeeds sur teeeerre, t’aimeraaiiis bien être une oiseaaau ?… Ou pas.
La tirade mélodique n’avait probablement pas atteint les oreilles de Maelan, London était déjà en train de voguer vers d’autres contrées rebondissantes, gloussant toujours avec la même joie incontrôlable, Eden au bout du bras, parfaitement sourd à ses protestations. Idéalement placé pour admirer le chaos généré par ses expérimentations et le cerveau complètement dans le pâté, l’Anglais profitait de la vue qui s’offrait à lui sans vraiment savoir s’il devait encore se réjouir de la grande foire au bisou ou s’il était peut-être temps de s’alarmer.
Rapidement, alors qu’il s’apprêtait encore à se jeter contre un mur pour récupérer Lucy, le blond sentit vaguement que la gravité commençait à reprendre ses droits. Il n’avait pas la même célérité et le sol recouvert de mousse commençait à se rapprocher dangereusement. Peu avant l’impact, il se demanda s’il était aussi moelleux qu’il en avait l’air (ce qui n’était probablement pas le cas).
La chute lui arracha un grognement de douleur tandis qu’il s’écrasait avec Eden, regrettant avec énormément d’esprit chevaleresque d’avoir amorti la chute de son ex et non l’inverse (la classe quoi).
▬ Je ne bougerais tant que tout ce cirque ne sera pas fini ! Qu’elle lui meugla même dans les oreilles, comme la grosse vache qu’elle était (non, London n’avait toujours pas digéré la chute), accrochée à lui avec toute la force du désespoir, comme si sa vie en dépendait (chose qui était certainement à la fois très vraie et très fausse dans la mesure où il était peut-être le seul à pouvoir réparer la catastrophe mais que rien ne serait probablement arrivé s’il n’avait pas été là…).
Le blond passa une main distraite sur le dos d’Eden, vérifiant toutefois qu’elle n’avait rien de cassé et s’apprêtait à l’insulter copieusement en chanson lorsque le joyeux comité des fêtards un peu bourrés et beaucoup en colère vint lui faire remarque que, globalement, la fête virait au grand n’importe quoi.
Evidemment, London était très occupé à avoir de la mousse dans les oreilles et une Eden Lancaster chevillée au corps pour capter toute la subtilité du message délivré par une Astrid aux teintes écarlates (lightcoral, pour les intimes).
▬ London, il faut que les gens arrêtent cette subliiime chorégraphie.… Ou quelque chose du genre, l’essentiel étant que London songea qu’effectivement, il ne pouvait pas laisser la soirée se poursuivre de la sorte, bien qu’il soit d’avis de prendre des photos, des vidéos et toute autre chose pour faire chanter chaque étudiant présent plus tard…
Le blond ne put s’empêcher de glousser en voyant les invités de déhancher n’importe comment, Lucy toujours traverser la pièce en rebondissant et deux transexuels faire… wait… Pourquoi y avait-il deux transexuels ?
Haussant les épaules, il se redressa difficilement, repoussant Eden pour la laisser se rouler dans la mousse si cela lui plaisait puis fit le tour de la salle, baguette à la main, pour faire redescendre les réserves d’alcool à leur niveau initial. Le Gryffondor ignora les protestations de certains fêtards et profita de l’occasion pour glisser une pastille anti-gueule de bois dans chaque verre. Les effets de l’alcool en seraient certainement atténués plus rapidement… Toutefois, il ne garantissait pas que chacun conserve une forme totalement normale le lendemain matin. Certains se découvriraient peut-être avec des poils sortant des oreilles ou une légère couleur rouge des pieds à la tête (peut-être qu’Astrid avait déjà pris une pastille, compte tenu de ses joues cramoisies…) mais rien qui ne soit bien persistant.
London n’eut de toute façon pas le temps de s’appesantir sur les prochains effets secondaires qu’il provoquerait probablement que déjà, un bizuth débarquait avec fracas pour annoncer l’arrivée imminente de surveillants.
La tactique bien rôdée de l’AWH fut mise en place, orchestrée par le Joker et ses camarades. L’annonce pour le bal d’Halloween attendrait, l’heure était à l’évacuation et au nettoyage express.
Une fois la majorité des étudiants ramenés dans leurs dortoirs par des bizuths encore sobres faisant les navettes (London espérait d’ailleurs que personne n’ait été pris en sortant, mais l’absence de certains bizuths laissaient supposer que certains s’étaient peut-être faits pincer… Ou s’étaient endormis au milieu d’un couloir), le rouge et or lança l’opération de nettoyage, distribuant les recurvit d’une main experte.
▬ Pfiouuuuu ! Ca s’est pas vraiment terminé comme on l’souhaitait mais c’était sympa, hein hein hein ? S’enquit-il auprès de ses membres avec un large sourire idiot, néanmoins ravi de ne plus chanter chacune de ses paroles (s’il avait poursuivi sur ce chemin, il se serait probablement cru dans une publicité pourrie « Quand je faaaiiiis de la puréééée Mousseliiiine ». Bref.).
Ignorant vaguement Bart Vaughan qu’il savait plutôt ami avec Eden, son regard monta jusqu’au plafond et il croisa celui de Lucy qui tirait au flanc flottait toujours dans les airs.
▬ Hé, Hornes, tu comptes redescendre un jour pour nous aider ou pas ?

« Travesti, je t’aime. » Nooooooooooormal la soirée était pleine d’amour ! Il aurait bien chanté son propre amour à cette fille qu’il ne connaissait pas mais elle aimait encore plus son pote Maelan et ça, c’était vraiment trop cool ! Du coup, il les laissa se retourner les amygdales en paix et préféra lever les yeux au ciel pour mater les étoiles. A la place, il découvrit des satellites chelous. Genre humanoïdes, poussant des cris étranges, voir chantant et… woh ! Eden, accrochée à un mec, celui que Mae’ avait déjà interpelé. Mais alors accrochée dans le genre vas-y que je suis complètement obscène ! Bon, ok, Bart avait tendance a exagéré UN PEU mais bon ! Il était bourré, enfin il se sentait bizarre et, surtout, c’était Eden. Mince à la fin, une petite fille sans défense qui n’était pas sensée s’approcher d’un garçon de sexe masculin type male avant au moins ses cinquante ans ! Du coup, il aurait bien voulu la rattraper et se mit à bondir pour essayer d’attraper des pieds, peu importe que ce soit ceux du violeur, de sa sistah ou de cette fille brune qui était aussi en train de flirter avec le plafond ! Il allait donc se mettre à crier à Eden de revenir, oubliant qu’elle le fuyait depuis le début de la soirée mais quand il ouvrit le bouche, il avait juste la voix éraillée : « Redescends ! » Comble de l’histoire, Eden lui obéit et tomba comme un boulet de canon avec le vil profiteur, quelque part dans la marée de mousse, plus loin.

Bart trouva tout ça drôlement étrange. Il avait l’impression que tout était plus clair d’un coup, et en même temps, beaucoup moins parce qu’il réalisait quel beau bordel c’était. Oh putain, il avait oublié qu’il était déguisé en meuf trop bonne, et qu’il nageait jusqu’à la taille dans la mousse et… woh, tout le monde était plein de peinture et faisait n’importe quoi ! MORTEL ! Maelan passa soudainement à coté de lui pour foncer dans le coin où Eden s’était écrasée. Bart se mit à rire comme un débile : « Bordel Mae’, c’est énooooooorme ! » Avant de se lancer à sa poursuite comme un fou. Le garçon a qui Eden s’était accrochée surgit soudain de la mousse, seul et Maelan et sa nouvelle meuf s’en prirent à lui. « London, il faut que les gens arrêtent cette subliiime chorégraphie.… » Mais ça fit rire le mec au prénom de ville plus qu’autre chose. Bart  attrapa donc Maelan par la nuque, tout comme la fille, se glissant entre eux : « Mais arrêtez les tourtereaux, c’était trop dingue ! C’était digne de l’AWH ! J’suis content de voir que vous avez pris la relève et… Dites, vous avez pas vu Eden ? Faut que je lui parle… seul. » Bah quoi ? Et puis là, on les interrompit pour leur balancer qu’ils allaient se faire pécho par des profs. Il ne savait pas trop ce qu’il pouvait risquer dans ce cas, et son cerveau encore vrillé l’empêchait de s’en préoccuper mais il savait que Joe, en tant qu’assistant, pouvait le regretter…

Heureusement, la capitale Britannique, qui avait l’air de tout contrôler ici, avait bien révisé ses classiques et mit en place un système pour les faire évacuer. « Oh non ! Mais on s’amusait troooop ! » Geint Bart alors qu’un bizuth s’approchait et lui proposait de l’escorter. L’attrapeur se tourna vers son petit pote mécheux : « C’est mort, moi je reste. Sinon je fais honte à dix générations d’as de Pique ! Woh, c’était génial ! » Puis il regarda madame Carmichael et un sourire niaiseux orna ses lèvres : « Vous devriez filer vous deux, on vous couvre ! » Clin d’œil abusé et volteface avant de faire le tour de la pièce en titubant à moitié : « Edeeeeeeeeen ! Edeeeeeeeeen ! Faut que j’te parle ! On peut pas continuer comme çaaaa ! » Oué, carrément.

Nous, il faut qu’on trouve une solution pour gérer ce bazar avant que quelqu’un ne se blesse… ou n’ait l’idée stupide d’aller montrer cette subliiime chorégraphie à un professeur. Oui, tout à fait, c’était du grand n’importe quoi et d’accord, tout le monde avait l’air de s’amuser, mais si quelqu’un débarquait ou s’échappait, c’était la fin de l’AWH. Drama Queen Maelan ? Pas du tout, cela se serait su. Mais le fait que la situation échappe totalement à son superbe contrôle d’As de Pique du siècle le frustrait légèrement. Regardez-le, il était là, à regarder Eden tenter lamentablement de choper London (non mais c’était vrai, quoi, il ne fallait pas faire dans la subtilité avec le sieur Antwerp), à tenir la main d’Astrid et … pardon, quoi ? Heureusement, London était très occupé à faire semblant d’être responsable (et à y parvenir de façon plutôt magistrale d’ailleurs) pour avoir noté quoi que ce soit, ce qui lui permit de libérer la main de sa cousine l’air de rien. Il pensa bien marmonner une excuse mais il y avait plus urgent. Il attrapa un bizuth qui passait par là et compléta les instructions de London, histoire d’avoir quelque chose à faire. Il réfléchirait plus tard, pour l’instant il luttait contre un flot de souvenirs qui tentait vainement de le submerger. Vivre dans le déni, il le faisait très bien depuis quelques temps alors quelques heures de plus n’étaient vraiment pas la mer à boire.

Il n’eut cependant pas le temps d’aller bien loin que Bart se rappelait à son bon souvenir (et lui en mettait quelques autres dans la figure par la même occasion). Mais arrêtez les tourtereaux, c’était trop dingue ! C’était digne de l’AWH ! J’suis content de voir que vous avez pris la relève et… Dites, vous avez pas vu Eden ? Faut que je lui parle… seul. Elle était là, mais je ne sais pas où elle est passée. Cours ? Très franchement, il fallait que ça s’arrête, il était le premier à aimer faire la fête mais là il voulait juste tout nettoyer (ou plutôt, regarder les bizuths faire) et rentrer dans son dortoir pour se cacher sous sa couette, ça semblait vraiment bien. Mais tout le monde n’était pas de son avis. C’est mort, moi je reste. Sinon je fais honte à dix générations d’as de Pique ! Woh, c’était génial ! Il allait prendre le temps de lui expliquer gentiment que s’il continuait, il allait le passer par la fenêtre avec un balai et le laisser rentrer comme ça à Londres, parce qu’il l’aimait bien, mais lui n’était plus à Poudlard et n’avait plus à se préoccuper de son avenir, quand il renchérit immédiatement : Vous devriez filer vous deux, on vous couvre ! Et il fut inspiré de partir aussitôt, parce que Maelan lui aurait bien collé un pain juste pour le faire taire tant il semblait intenable. A la place, il vécut les cinq secondes les plus embarrassantes de sa vie, face à Astrid, jusqu’à ce que fort heureusement, London ne le sauve en passant pas loin : Pfiouuuuu ! Ca s’est pas vraiment terminé comme on l’souhaitait mais c’était sympa, hein hein hein ? Ouais … sympa. Il secoua la tête avant de simuler une quinte de toux, puis de se passer la main dans les cheveux sans parvenir à avoir l’air décontracté. Il finit par glisser un truc du genre : Tu m’excuses je vais voir s’ils ont ramené … fini de … enfin il faut que j’y aille, et tourna les talons pour aller essayer de limiter les dégâts. Et ce, dans tous les sens du terme.

▬ Mais arrêtez les tourtereaux, c’était trop dingue ! C’était digne de l’AWH ! J’suis content de voir que vous avez pris la relève et… Dites, vous avez pas vu Eden ? Faut que je lui parle… seul.
▬ Elle était là, mais je ne sais pas où elle est passée. Cours ?
Les tourtereaux ? Machinalement, Astrid jeta un coup d’œil autour d’elle pour voir de qui le travesti parlait. Quand elle réalisa qu’elle faisait partie des « tourtereaux », elle leva les yeux au ciel. Il ne lui était pas possible de rougir plus, alors elle se contenta de regarder attentivement ses pieds dans l’espoir que cette conversation gênante prendrait fin le plus vite possible. Maelan lui avait lâché la main quelques minutes avant, aussi fut-elle libre de s’enfouir les mains dans les poches et d’affecter un air totalement détaché genre elle-n’en-avait-rien-à-faire-elle-le-vivait-très-bien. Astrid se promit aussitôt mentalement de se jeter dans le premier tour de souris qu’elle croiserait et d’y rester jusqu’à la fin de ses jours. Elle pourrait même demander à London de la changer en souriceau, il adorerait l’idée.
En tout cas, elle n’aimait pas tellement l’idée de courir après Eden.
Enfin. Elle n’aimait pas l’idée que Bart courre après Eden. De ce qu’elle savait de Bart Vaughan, il était tout sauf fréquentable… et Eden était pour London, pas pour lui. Son amie lui avait avoué, il y a à peine quelques jours, être encore amoureuse du Gryffondor. Ca n’était pas le moment pour un joueur de Quidditch foireux de leur mettre des bâtons dans les roues.

▬ C’est mort, moi je reste. Sinon je fais honte à dix générations d’as de Pique ! Woh, c’était génial !
Cette fois, Astrid sortit bel et bien les mains de ses poches pour jeter un regard perplexe au travesti. Génial ? Oui, c’avait été intéressant. Génial, pas forcément, si on considérait qu’ils avaient du évacuer tout le monde et que la moitié des invités étaient encore en train d’halluciner dans leurs coins.
▬ Vous devriez filer vous deux, on vous couvre !
▬ Ouais, euh… non, marmonna la jeune fille en se détournant. Je vais plutôt… voilà, c’est ça.
Sans rien ajouter, Astrid regarda autour d’elle en quête de… de quelque chose à faire. Et là, tout de suite, la chose à faire semblant être « étrangler London et le saucissonner jusqu’à ce que mort s’ensuive » :
▬ Pfiouuuuu ! Ca s’est pas vraiment terminé comme on l’souhaitait mais c’était sympa, hein hein hein ?
▬ Ouais … sympa.
Pour une fois, elle était d’accord avec Maelan.
▬ Ce sera sympa si on en sort tous indemnes, râla-t-elle.
Heureusement, le travesti aux idées étranges les avait abandonnés. Certes, il n’en profiterait plus pour faire des allusions graveleuses à de quelconques tourtereaux – la situation était d’autant plus humiliante qu’Astrid avait encore le cerveau beaucoup trop emmêlé pour réagir convenablement.
Et apparemment, elle n’était pas la seule, parce que l’autre tourtereau marmonna quelque chose et prit la direction de n’importe-où-mais-pas-ici. Super. Elle allait probablement regretter cette soirée jusqu’à la fin de ses jours.

▬ Hé, Hornes, tu comptes redescendre un jour pour nous aider ou pas ?
En levant les yeux pour suivre la direction qu’indiquait son cousin, Astrid constata avec effroi que Lucy Hornes était toujours en train de rebondir au plafond. Son premier réflexe fut de rire : la poufsouffle voletait mollement du sol au plafond, l’air complètement blasé. Ensuite seulement, Astrid s’inquiéta de ce qui arriverait quand son amie essaierait de descendre.
▬ Euh, Lucy, cria-t-elle avant de se rappeler qu’il fallait se montrer discrets.
▬ Accroche-toi, d’accord ? chuchota-t-elle très fort avant de pointer sa baguette sur Lucy. Finite incantatem.

Le temps continuait à s'écouler dans la salle qui reprenait petit à petit l'allure qu'elle avait toujours eu. Enfin, toujours eu, depuis l'effondrement. Les bizuths étaient chargés de faire disparaître la mousse, ce qui n'avait pas l'air d'être une mince affaire au vue de leur difficulté à opérer. Ce qui était bien avec le fait que Lucy rebondissait toujours, c'était qu'elle avait une excuse pour ne pas aider les membres de l'AWH (ahah). Le problème était qu'elle ne pouvait pas faire grand chose de là où elle se trouvait. Certes elle pouvait facilement attraper un balais lorsqu'elle atteindrait enfin le sol, mais, vu qu'elle s'y trouvait la major partie du temps, quel intérêt de balayer le plafond ? Elle préférait attendre les bras croisés que le sort perde en force et que la seule chose qu'elle puisse enfin toucher soit le sol. D'ailleurs, celui-ci lui manquait énormément. Elle qui détestait se trouver en hauteur, elle avait son compte pour toute une vie. Une idée farfelue lui traversa l'esprit. A la prochaine soirée, quand bien même elle eut envie de s'y ramener ou quand bien même elle fut invitée, elle s'accrocherait des poids aux pieds, juste au cas où..

Un bâillement vint alors déchirer son visage. Elle n'avait à présent qu'une seule envie, rejoindre son lit. « Hé, Hornes, tu comptes redescendre un jour pour nous aider ou pas ? » Quel humour ! Si seulement ils avaient gardés bien en main cette soirée, elle ne se trouverait pas là en cet instant. Pour réponse, la Poufsouffle lui lança une grimace des plus réussies. De plus, elle se promit de lui botter les fesses quand elle se trouverait enfin pieds à terre. Il le méritait, puisque précédemment il avait eu l'audace de lui donner un coup de batte comme à un vulgaire cognard. Peut-être que si elle s'endormait maintenant, elle se réveillerait enfin sur une surface dure et pas dans les airs. « Euh, Lucy, » lui cria-t-on d'en bas. Qui était celle qui venait la déranger dans se méditation ? Elle se retourna tant bien que mal, moulinant ridiculement des bras dans l'air. Astrid se trouvait non loin d'elle. « Accroche-toi, d'accord ? » Wait ? Stop ! Avait-elle bien compris ? A quoi pouvait-elle bien se raccrocher à l'endroit où elle se trouvait ?! A l'air ?! Ça ne sentait pas bon du tout ! Lucy ferma très fort les yeux et se crispa de tout son long. « Finite incantatem. » Aouch ! Une douleur se propagea dans son corps. Le sol ne lui avait jamais parut si dur ! Mais aussi réconfortant. Là tout de suite maintenant, elle eut envie de se frotter dessus comme le font les chevaux dans les prés. Mais elle avait une réputation et ne voulait pas être cataloguée parmi les fous.. Elle se releva donc, néanmoins pas sans difficulté. Elle se sentait terriblement lourde, comme si elle avait pris du poids entre temps, le poids d'un camion ! « Merci Astrid. » Lança-t-elle à son amie, bien qu'elle eut mal partout. Elle se retourna ensuite vers London pour lui lancer un regard noir. Elle lui botterait le cul un autre jour, pour l'instant ça lui faisait trop mal pour qu'elle puisse faire des mouvements amples. Demain serait très certainement une journée douloureuse.