A moitié avachie sur la table des Gryffondors, des parchemins tout autour d’elle, Jensen Holynski avait l’air de quelqu’un qui s’ennuyait ferme. La plupart des élèves étaient plongés dans leurs devoirs, elle, elle rêvassait. Elle passait les vacances de noël à Poudlard, ayant préféré rester plutôt que de repartir comme l’avaient fait ses deux sœurs. Elle bailla, et ferma le livre qui lui avait servit d’oreiller. Elle rangea rapidement ses parchemins, et les fourra dans son sac, qu’elle porta en bandoulière en quittant la Grande Salle. Les couloirs étaient déserts. Vraiment. Jensen se renfrogna. Les quelques élèves qu’elle croisa filèrent au pas de course en la voyant. Des habitués de ces farces, apparemment. En parlant de ça, il était ou London ? Elle ne l’avait plus revu depuis… depuis leur magistrale troisième guerre mondiale dans les toilettes, qu’ils avaient réduit à l’état de … champ de bataille. Tant pis, elle s’occuperait sans lui. Le couloir du troisième étage s’étendait devant elle, et Jensen sourit. Le sourire qui disait attention-la-tornade-prépare-un-mauvais-coup.

C’était l’hiver non ? C’était noël non ? Ben voici le cadeau de Jensen Holinski à Poudlard. Elle vérifia une dernière fois qu’il n’y avait personne, puis pointa sa baguette sur le sol : « Aguamenti ! » lança-t-elle. L’eau jaillit du bout de sa baguette magique, se répandant dans le couloir. « Glacius ! » murmura-t-elle ensuite. Sous ses yeux ravis, l’eau se transforma en glace, et le couloir devint une vraie patinoire. Mais ce ne serait jamais marrant comme ça ! Jen fouilla dans son sac, et en sortit une poudre d’obscurité. Au moment ou elle allait la balancer, un bruit retentit derrière elle. Elle jura, n’ayant nulle part ou se cacher. Elle improvisa. Elle se retourna, mains derrière le dos, et fit face. « Tiens, salut Liam ! » lança-t-elle joyeusement, apercevant le frère de la terrible Ana-Lena surgir dans le couloir. Ce type ne souriait jamais. Comme Aslander. C’est dingue, quoi, passer son temps à faire la gueule. Ouais, bon, il faisait pas la gueule, mais il souriait pas. Vous m’avez compris, non ? Laissez tomber.

Oui, bon, elle, elle avait l’air de quelqu’un qui venait juste de faire une connerie, certes. Mais la situation, loin de s’arranger, se dégrada quand Jensen entendit du bruit à l’autre bout du couloir. Elle se retourna, rangeant discrètement la pierre d’obscurité. Un professeur s’avançait, l’air plongé dans un parchemin. Un sourire se glissa sur les lèvres de Jensen, quand elle le vit marcher un instant sur la glace, se demander ce qui lui arrivait, et tenter de marcher et de tenir en équilibre sur la glace, glissante et traitresse. Malheureusement, même en battant des bras comme un oiseau, il n’a pas réussi à décoller. Finalement, après avoir jouer des mains et des jambes, il s’est retrouvé le cul sur la glace, glissant sur toute la longueur du couloir, et s’arrêtant devant les deux jeunes gens. Jensen retenait mal son hilarité. Le professeur, rouge de colère et de honte, s'exclama : « Holynski ! Bradshaw ! Deux heures de retenues ! De suite ! » Il les escorta jusqu’à la salle, leur donna un parchemin et des verbes à copier, et s’en fut en claquant la porte. Jensen explosa de rire dès qu’il fut sortit. Elle jeta un regard en coin à Liam. « Oh allez, dis pas que c’était pas marrant. Merde, décoince-toi un peu ! » Oui, elle prenait des risques, mais Jensen a toujours adoré le danger. Pas vous ?

Liam tenait fermement le parchemin entre ses mains, parchemin qui semblait neuf. Il revenait tout juste de la volière, et se dirigeait vers la salle commune des Serpentards. Mais il avait décidé d'emprunter le passage secret du premier étage aujourd'hui, histoire d'aller plus vite et de ne pas être embêté. Mauvaise idée, visiblement.
Oui, mauvaise idée car, il ne pensait pas tomber sur ELLE. Au tournant d'un couloir, il se stoppa net, ayant replié la lettre de son père et l'ayant enfouie dans sa poche. Devant lui se tenait la sale petite Holynski. Que fabriquait-elle encore ? Il ne se posa pas longtemps la question puisque, derrière la blonde, s'étendait une allée de glace, semblable à une patinoire. Il fronça les sourcils, la regardant toujours aussi froidement et durement. " Tiens, salut Liam ! " Et puis, pour qui se prenait-elle pour l'appeler par son prénom ? Un peu de respect, je vous prie ! Ce n'était pas sa copine ! Cependant il n'eût pas le temps de répliquer, car un professeur visiblement tête en l'air venait de s'aventurer dans le couloir - à ses risques et périls. C'est après qu'il se rendit compte de là où il avait mis les pieds : glissant, tentant de ne pas chuter, il semblait avoir reçu un sort de Tarentallegra, maléfice qui faisait inévitablement danser la personne. Il chuta enfin, provoquant l'hilarité silencieuse de la Gryffondor à côté - ce qui lui valu un regard noir de la part de Liam. Lorsqu'il se releva, ce fût pour sanctionner les deux élèves, malgré l'innocence de Liam. Mais il était tellement souvent dans les coups de ce genre que le professeur ne l'aurait pas cru une seule seconde. Pour une fois que ce n'était pas lui ! Quel vilain petit canard, ce Serpentard ... Holynski ! Bradshaw ! Deux heures de retenues ! De suite ! Son regard se fit d'autant plus réprobateur à l'encontre de la blonde, mais il se tut jusqu'à arriver dans la salle des retenues. Le professeur les laissa avec, bien entendu, une punition, et quitta la salle, furieux. Ils auraient sûrement par la suite des travaux d'intérêt généraux, comme par exemple, faire fondre toute cette glace de façon moldue, pour bien les punir ; ce qui serait littéralement pris comme une offense pour Liam. C'est alors que Jensen se mit à rire, ayant presque les larmes aux yeux. " Oh allez, dis pas que c’était pas marrant. Merde, décoince-toi un peu ! ". Il haussa un sourcil, fixant quelques secondes Jensen, comme pour lui dire " il n'y a vraiment pas de quoi rire ", et sortit sa baguette. Il tapota deux fois sur sa feuille, et la plume se leva, commençant à écrire automatiquement. D'habitude, pour éviter ce genre de triches durant les retenues, les professeurs retiraient la baguette de chaque élève. Mais celui-ci devait être tellement furieux qu'il avait oublié ... Liam soupira, s'adossant à sa chaise, les bras croisés, baguette toujours en main. — Se faire mettre en retenue spontanée quand on a rien fait et qu'on a un examen dans deux heures, non, effectivement, je ne trouve pas ça marrant, Holynski. Liam n'appelait les gens que rarement par leurs prénoms, car pour lui, s'il les appelaient comme ça, cela signifiait qu'ils étaient tout de même un peu 'amis' avec lui ; ce qui n'était dans aucun cas vrai.

Elle ignora chacun de ses regards noirs, réprobateurs et tout le reste. Il faudrait faire plus que ça pour faire peur à Jensen. Par exemple, mettre une araignée sur son bureau … là, y’a des chances. Et encore, elle écraserait la pauvre bête jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’une poussière.
Hormis London, Opium, et Kaelyn, certains élèves de cette école semblaient vraiment dépourvu de tout humour, songea Jensen. Rien qu’à voir la tête de Liam pour savoir ce qu’il en pensait, ça en disait long. Bon d’accord, d’accord, elle aurait pu dire au professeur qu’elle était la seule responsable, mais en même temps, il ne lui en avait guère laissé le temps. Ordinairement, elle préférait que ce soit elle qui prenne, de toute façon, une heure de retenue de plus ou de moins … Ca ne faisait pas la différence, sauf, auprès de son père, et comme Jensen se fichait pas mal de ce que ce dernier pouvait bien dire ou faire …

Elle le regarda tapoter sa feuille de sa baguette. Sa plume se mit à écrire toute seule. Jensen ne se donna même pas la peine de faire pareil, de toute façon, elle ne savait pas. Aucun doute que le professeur était tellement en colère qu’il avait oublié de leur enlever leurs baguettes. Jensen ne savait pas si s’était une bonne chose … Elle n’avait pas envie de se retrouver attaquée par Liam, qui avait trois ans de plus qu’elle, et donc, plus d’expériences en sorts. Non, franchement, ça lui disait rien, là, tout de suite, une bataille rangée. C’était marrant quand c’était avec London ; avec Liam, elle risquait d’y laisser des plumes.

« Se faire mettre en retenue spontanée quand on a rien fait et qu'on a un examen dans deux heures, non, effectivement, je ne trouve pas ça marrant, Holynski. » Jensen accusa le coup. Elle l’avait cherché hein ? Rien à faire, coincée dans une salle de retenue pendant deux heures avec pour seule compagnie un type comme Liam Bradshaw ne lui disait rien. Ce n’était pas ça, sa définition de s’amuser. Elle haussa les épaules. « Je pouvais pas savoir que t’avais un examen. » Non, bien sûr, un examen avant noël, ça semblait exagéré aux yeux de la blonde. « J’aurais dû dire à ce prof que c’était de ma faute, au moins, j’aurai pas eu à supporter ta mauvaise humeur, Bradshaw. » finit-elle par rétorquer, son ton changeant aussitôt, et l‘utilisation du nom de famille le montrant parfaitement bien. Il arrivait à Jensen de voir sa bonne humeur s’effriter, avec des gens comme Liam, ça arrivait très vite. Ou alors n’était-ce que de la provocation ? Difficile à dire. Jen’ n’est pas quelqu’un de simple, même si c’est ce que la plupart des gens pensent lorsqu’ils la voient sourire pour un rien. Elle s’adossa contre sa chaise, et ses yeux firent le tour de la salle. Deux heures. Elle parierais tout ce qu’elle avait sur elle que le professeur les avait déjà oubliés, occupé par d’autres farceurs.

Il y en a qui sont en sciences po et qui travaillent même avant Noël chère Jensen, avait-il pensé, mais il se retint bien de le dire. Liam ne disait jamais rien d'inutile, il ne parlait jamais pour rien dire. Etrangement, l'attitude de marbre qu'adoptait Liam régulièrement avait refroidie la rouge et or, qui ne rigolait plus à présent. Elle semblait déçue, agacée ; sûrement d'être coincée dans cette pièce avec le Serpentard. Il se leva alors, posant son fessier sur le dossier de sa chaise, les pieds à l'endroit où il était censé s'asseoir. Ses avant-bras étendus sur ses genoux, les mains pendantes, la baguette toujours tenue dans la droite. " J’aurais dû dire à ce prof que c’était de ma faute, au moins, j’aurai pas eu à supporter ta mauvaise humeur, Bradshaw. " Le brun afficha un sourire en coin. Mauvaise humeur, avait-elle dit, hm ? Elle ne le connaissait donc pas après tout ce temps ? Ce n'était pas de la mauvaise humeur, loin de là, mais son caractère. De toute façon, il n'y avait vraiment rien à faire. Il n'avait aucune envie de se battre contre une sixième année qu'il laminerait aussitôt. Lui apprendre des trucs ? Elle ne le méritait pas, et puis, ce n'était pas amusant. Un duel aurait été divertissement si seulement elle pouvait lui tenir tête ; mais ce n'était pas le cas. Alors, si elle voulait s'amuser, qu'elle propose. C'était elle la plus forte pour ça, non ?
La plume s'était soudainement arrêtée, retombant fébrilement sur la table de bois. Il jeta à coup d'oeil au parchemin, rempli de haut en bas. Elle avait été rapide ! — Tu sais très bien que, de toute façon, il ne t'aurait pas crue. Si tu veux t'amuser, fais le toute seule. Oh, bien-sûr, il savait que si Jensen comptait s'amuser durant cette heure-là, elle embarquera forcément Liam dans ses conneries ; comme toujours. Cette petite n'avait pas froid aux yeux. Soudain, il pointa sa baguette sur elle, l'appuyant sur la gorge de sa camarade. — Tu sais quoi, Holynski ? Ca fait trois ans que je te connais, et tu n'as jamais été au fond de ton but. Il faisait là allusion au fait qu'elle a toujours essayé de le faire sourire, de l'amuser, et qu'elle n'avait jamais réussi. En lui faisant cette remarque, il la mettait en réalité au défi de réussir durant cette heure-là. Il ne savait pas ce qui l'attendait, mais peut-être aurait-il l'occasion de s'amuser un peu en torturant quelqu'un, ou alors Jensen elle-même. Cette idée lui plaisait assez en fait. Il aimerait bien utiliser quelques maléfices qu'il avait appris au fil des années mais aussi dans un de ses bouquins préférés, mais il n'en avait jamais eu l'occasion et là, rien ne le poussait à le faire malheureusement. Bref, cette heure s'annonçait d'un ennui monstrueux, sauf si Jensen se décidait à, comme tout le temps en fait, faire la débile. Qui sait ce qu'elle préparait à cet instant-là ?

( Alors là aucune inspi sorry è_é)

Ce qu’elle préparait ? Eh bien pour la première fois depuis de nombreuses années, la jeune femme ne savait pas quoi faire. Coincée dans une salle de retenue avec un Serpentard, qui en plus n’était pas très coopératif, les idées de la tornade blonde semblaient se dérober à elle. Les sourcils froncés, la ligne entre ces dernier pliés tandis qu’elle réfléchissait à quelque chose, une idée, n’importe laquelle. Mais rien ne lui venait et c’était d’autant plus frustrant. Que sont sensés faire deux étudiant coincés dans une même salle ? Je vous vois venir, sales pervers, mais non, certainement pas. Vous croyez vraiment qu’ils vont se sauter l’un sur l’autre ? Jensen, peut être, mais pour lui en coller une, ça oui. Et aucun doute que Liam s’empresserait de lui en coller une autre, ou de lui jeter un sort qui l’enverrait dans les vapes. Elle sait qu’il connait des sorts dont elle n’a même pas idée, et dont elle préférait ne jamais les connaître.

« Tu sais très bien que, de toute façon, il ne t'aurait pas crue. Si tu veux t'amuser, fais le toute seule. » Elle leva les yeux au ciel, exaspérée. Un instant, un seul instant, fugace, fugitif, elle pensa à le stupéfixer, histoire d’avoir la paix. Puis elle revint à la raison ; elle n’aurait même pas le temps de sortir sa baguette que c’est elle, qui se serait retrouvée stupéfixée. Soudainement, elle se retrouva avec la pointe de la baguette de Liam sous la gorge, forcée de le fixer dans ses prunelles sombres. « Tu sais quoi, Holynski ? Ca fait trois ans que je te connais, et tu n'as jamais été au fond de ton but. » Une lueur sembla s’enflammer dans les yeux de la jeune femme. C’était là un défi, aucun doute. « Disons que la résistance est rude. » rétorqua-t-elle du tac-au-tac. Désarmée, sa baguette dans la poche de son manteau qui reposait sur sa chaise, elle lui faisait face, la baguette de Liam toujours pointée sur sa gorge. « Mais je crois qu’on a pas la même définition du mot ‘amusement’. ‘Pour ça que tu ris jamais. » Un rictus prit place sur le visage de Jensen, bien différent de son sourire journalier. « J’suis sûre que t’es un sadique dans l’âme. » Tu joues avec le feu, Jensen. Mais c’était justement ça qu’elle voulait. Qu’il réagisse, qu’il l’attaque même pourquoi pas. Elle en avait marre de le voir si stoïque. Elle n’avait pas réussi à lui arracher un sourire, elle ferait autrement. Elle s‘éloigna soudainement de lui et de sa baguette, marchant dans la salle, l‘air de rien. « ou alors … monsieur le Sang-Pur (elle cracha le mot) est trop supérieur pour montrer ne serait-ce qu’un sourire à une Sang-mêlé. » Son ton était clairement dédaigneux, exprimant ce mépris qu’elle avait envers les préjugés sur le sang. Elle-même, ses deux parents étaient sorciers ; sa grand-mère maternelle ne l’était pas. « ou encore, tu est plus adepte des jeux de torture. Là, tu jouera tout seul, je serait pas ton cobaye. » Il n’y avait quand même pas marqué sur sa tête « rat de laboratoire pour expériences ». Elle n’arrivait pas à le faire sourire, tant pis, il était perduuuu. (a)

(de même >.<)

( ta réponse m'a quand-même bien fait sourire J'espère que cette réponse te plaira + x) )

Jensen qui n'avait aucune idée de connerie à faire ? Avait-elle perdu ? Le Serpentard avait-il réussi à finalement gagner trois années de combat pour le faire sourire, et lui la démotiver ? Une victoire, chez les Serpentards, était toujours méritée. Par contre, une défaite, jamais. Et là, il était amplement évident que si on pouvait considérer qu'il avait gagné, il le méritait. D'un point de vue génral, Jensen était marrante, et il était obligé de rire au moins une fois à ses sottises. D'un point de vue Bradshaw, elle était désespérante, cause perdue, inutile et arrogante. C'était donc un sacré défi à relever qu'elle avait eu ... et qu'elle ne semblait plus être en mesure de continuer. A cette pensée, il se demanda s'il n'était pas temps de la renverser, renverser ce pion avec qui il avait tant joué pendant trois ans, car oui, elle arrivait à terme du jeu. A moins qu'elle ne trouve autre chose à ce moment précis ... Disons que la résistance est rude. En effet, pour être rude, elle l'était ! Mais elle le savait depuis tout ce temps, non ? " Mais je crois qu’on a pas la même définition du mot ‘amusement’. ‘Pour ça que tu ris jamais. " C'était aussi vrai. Enfin, sûrement ... " J’suis sûre que t’es un sadique dans l’âme. " Non, really ? Bien évidemment. Il haussa les sourcils à cette remarque, déçu de cette soudaine débilité dont elle faisait preuve. C'est à ce moment qu'elle se leva pour marcher calmement dans la salle. Il ramena sa baguette vers lui - sur ses gardes, on ne sait jamais. Mais il savait aussi qu'elle n'était pas folle et qu'elle ne tenterait pas quoi que ce soit de ce genre envers lui, car, tel un bon Serpentard, il est très injuste : un seul stupéfix et c'est limite si il ne vous sort pas un sortilège impardonnable ! Certes, ce n'est pas équitable, et un stupéfix ne vaut pas un Endoloris, mais Liam était ainsi. " ou alors … monsieur le Sang-Pur est trop supérieur pour montrer ne serait-ce qu’un sourire à une Sang-mêlé. " D'un côté, ça aurait pu être ça, mais non. La vérité était qu'il ne voulait simplement pas perdre. Perdre, n'était vraiment pas dans ses notions. Et puis, rien que d'imaginer Jensen entrain de sauter de joie après l'avoir enfin fait sourire lui donnait la nausée. Cependant, pendant qu'elle marchait là devant lui, il ne pu s'empêcher de baisser une seconde son regard sur sa jolie jupette grise qui frôlait sa robe de sorcière ornée de la couleur de sa maison, rouge et or, ce qui lui rappela tout de suite à qui il avait à faire, et la seconde qui suivit, il avait déjà relevé les yeux. " ou encore, tu est plus adepte des jeux de torture. Là, tu jouera tout seul, je serait pas ton cobaye. " Liam eût de nouveau de sourire en coin, amusé par sa réplique - mais toujours pas ce sourire réellement amusé qu'elle aurait voulu voir durant toutes ces années. Le Serpentard se leva alors, s'approchant de la Gryffondor, la baguette toujours dans sa main gauche. Il empoigna alors de sa droite sa cravate, plantant son regard métallique et froid dans le sien. Approche qui avait le don d'en faire frissonner plus d'un et plus d'une lorsqu'il l'exécutait. — Généralement, Holynski, lorsqu'on torture quelqu'un, ce n'est jamais un jeu pour l'autre. Et d'ailleurs ... souffla-t-il, toujours proche de son visage, la victime ne choisit même pas si elle doit jouer ou pas. Il disait ça avec tant d'intérêt et de passion, que c'en était terrifiant ; de plus, ses yeux meurtriers ne faisait qu'amplifier la pression qu'il exerçait.

( elle m'a pluu )

Perdre … Jensen avait perdu, mais elle n’en avait que faire. C’était une déception certes, mais ce n’était pas la fin du monde. Elle ne s’arrêterait pas de vivre pour ça. Il fallait que ça aie une fin, un jour ou l’autre, elle le savait bien, et on ne peut pas toujours gagner. Cette fois, elle avait perdu. Il avait gagné. Et rien que pour ça, elle avait envie de lui en coller une. Rien que de voir son air suffisant, sa fierté de n’avoir pas sourit ne serait-ce qu’une fois. Tant pis pour lui, il ne vivrait pas longtemps. Quoi, on vous a jamais dit que sourire, rire, rallonge la durée de vie ? Vous vous coucherez moins cons ce soir. Elle avait fait le tour complet de la salle, vide, hormis les chaises et les tables. Finalement, elle s’était arrêtée. A bien y penser, il était différent d’Ana-Lena. Plus sombre, plus mystérieux. Ana, elle, était une vraie furie. Lui, il était plus calme, mais d’un calme assez effrayant. Et dire que ces deux-là se faisaient la guerre … Ensemble, ils auraient pu en faire des dégâts.

La jeune femme se tourna à nouveau vers Liam. Ce dernier se leva, et s’approcha de Jensen. Elle haussa un sourcil, l’air interrogateur, mais la réponse vint bien assez vite. Il se saisit de sa cravate rouge et or, pour la tirer vers lui. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il savait parfaitement s’y prendre pour déstabiliser les gens. Jensen plissa les yeux. Tout ça ne lui disait rien qui vaille, et elle n’aimait pas franchement la proximité du visage de Liam par rapport au sien. « Généralement, Holynski, lorsqu'on torture quelqu'un, ce n'est jamais un jeu pour l'autre. Et d'ailleurs ... la victime ne choisit même pas si elle doit jouer ou pas. » Un frisson glacial parcouru le dos de la jeune femme. Elle n’aimait pas la tournure que prenait les choses. Son regard se porta à l’autre bout de la salle, là ou reposait sa baguette … non mais quelle idiote elle pouvait faire. Laisser sa baguette loin d’elle.. Les yeux bleus de Jensen revinrent dans ceux du Serpentard.

« Tu sembles bien t’y connaître, Bradshaw. » rétorqua-t-elle, trouvant quand même le moyen de lui faire face, alors qu’il l’avait déstabilisée un peu plus tôt. « Es-ce ta sœur qui en a déjà fait les frais ? » Ah. Jensen, tu marches sur un terrain miné là. Son inconscience, son courage impétueux faisait d’elle une Gryffondor pur souche, pourtant, elle se rappelait que lors de sa cérémonie de répartition, le Choixpeau avait hésité. C’est parce qu’elle est inconsciente qu’elle peut être aussi la pire des ennemies. Mais passons, il ne s’agit pas de ça ici … Plutôt de provocation ouverte. Attention à ne pas aller trop loin, Jensen, sans baguette, je doute que tu fasses le poids fasse aux muscles de Liam …

Oh oui, lui, il n'en avait pas "que faire" de perdre. Gagner, c'était essentiel. C'était la réussite, la gloire. Et ça, dans tout ce qu'il entreprenait. Dans le plus important, ses relations sociales ; si on pouvait appeler ça ainsi bien-sûr. Quoi que, tant que ça ne virait pas sur 'relations amicales', le nom était exact ... En tout cas, Liam semblait prendre un malin plaisir à exaspérer la jeune fille, et encore pire, à la faire frissonner. Comme d'habitude en fait. Un malin plaisir à être aussi proche d'elle aussi. De plus, elle ne tenait même pas sa baguette en main. Mais, dans les relations tactiles, la baguette ne lui servait à rien de toute façon. Sauf à se faire plus d'ennemis qu'il n'en avait. Il était difficile d'imaginer Liam utiliser sa baguette pour dessiner des coeurs illuminés qu'il montrerait à sa bien-aimée. Non, ce n'était pas difficile : on ne pouvait tout simplement pas l'imaginer. " Tu sembles bien t’y connaître, Bradshaw. " Bien-sûr qu'il s'y connaissait. Il n'était quand-même pas réputé pour ses bonnes actions envers les elfes de maison bon sang ! " Es-ce ta sœur qui en a déjà fait les frais ? " Sa soeur ? Ana ? Non pas encore, mais ça ne saurait tarder à vrai dire.
Non, il avait déjà beaucoup d'années d'expérience derrière lui en ce qui concernait le chantage, la manipulation et la torture. C'était l'une des raisons pour lesquelles on le craignait en fait.

Etrangement, il ne semblait pas outré de la réplique de Jensen - car elle était fausse, bien entendu, puisque sa soeur n'en avait aucunement fait les frais. Ha ces Gryffondors et leur fichu courage. Ils mériteraient des claques parfois ! (Comme les Serpentards en fait mais ça, le Bradshaw se garda bien de le penser). Liam haussa les sourcils, toujours ce fin sourire en coin dessiné sur ses lèvres. Il leva le doigt jusqu'au visage couleur perle de la sorcière, attrapant une de ses mèches blondes, entourant son doigt avec, la bouclant douceur. Il leva les yeux vers la blonde, n'ayant pas lâché sa mèche. — Non, mais ... Quelques uns de ton espèce, oui. Tu veux jouer ?

La boucle rebondit lorsqu'il la lâcha enfin, et il se recula enfin, ayant maintenant une distance raisonnable avec elle. Il eût d'ailleurs l'impression de lui avoir redonné son oxygène, comme si elle avait limité sa respiration lorsqu'il était à quelques centimètres de son visage. Il ne comptait pas la torturer ni lui faire du mal, il n'avait pas que ça à faire. Il s'amusait à la faire tourner en bourrique, passant de terrifiant à calme et silencieux en quelques secondes. Il leva sa baguette, regardant toujours la Gryffondor, et d'un coup sec, amena la baguette de Jensen à lui. Il lui tendit ensuite comme si de rien n'était. — A moins que tu préfères un duel. Tu es une petite lionne courageuse, non ? C'est votre truc ça, à vous, les Gryffondors, de braver le danger.
Il resta un instant fixé, tripotant sa baguette d'un air las, pour finalement soupirer. — Non, finalement, tu as raison, ce ne serait pas amusant. Alors, je t'en prie. Montre-moi quelque chose d'amusant. Nous avons une heure. Nous avons tout le temps devant nous.