On naît, on vit, on meurt, c’est une boucle infinie, une chose immuable…. J’ai fait les trois… deux fois. Je suis né à une période où on appelait son père, père et non daron, à une époque où le vouvoiement était usité avec autant de facilité qu’un enfant boit du lait. Avant le tu n’étais réservé qu’à sa fratrie, aux domestiques et aux animaux. Cette époque bénie où à peine rêvé par vos parents, votre chemin était tout tracé. Mon père, dont par tradition je porte le prénom en second, était Général d’armée, troisième dans la pyramide des grades, et son fils aîné, serait quoi qu’il arrive dans les armes lui aussi. Ma mère n’a jamais eu son mot à dire sur ce choix mais il lui convenait en définitive parfaitement bien. Elestren, était une sorcière, une sang pur, une noble qui par amour a renoncé à son titre et sa famille. Comment s’étaient-ils rencontrés ? Mon père en valait-il la peine ? Je ne saurais le dire, il est de ces périodes où nous ne nous permettions pas de juger ni nos parents ni leurs choix et où certains sujets n’étaient pas abordés lors des repas où le silence se devait de régner. Avoir des jumeau était alors une bénédiction car il permettait d’éviter aux femmes les affres d’une nouvelle grossesse, pourtant une seconde sœur me fut offert, bien sûr moins proche que ne pouvait l’être ma jumelle, mais une jeune sœur à protéger. Si le monde sorcier offrait une éventuelle porte de sortie pour mes sœurs il n’en fut rien pour moi. Quand bien même aurais-je démontré mes talents magiques avant mes trois ans mon père m’avait déjà placé entre les mains une épée qui serait à jamais l’outil qui finirait mon bras. C’est à l’âge de 7 ans, peu après ma sœurs que je prouvai à mon tour que j’avais ma place à Poudlard. Comment ? Quelle importance aujourd’hui ? Si ma mère se chargeait de nous inculquer les bases du monde magique, le plus large de mon temps était consacré au maniement des armes et au commandement. Bien sûr je fis ma rentrée à Poudlard et je fus réparti à Serpentard. Mon dortoir fut le premier lieu de séparation net entre ma jumelle et moi. Ma petite sœur pour qui j’aurais soulevé des montagnes. Durant l’année je partageais mon temps entre elle et les cours. Les vacances, étaient réservées à mon père et à mon apprentissage dans l’armée. J’avais 17 ans lorsque je devins un homme.


C’est ma mère qui reçut cette lettre annonçant à la fois mon nouveau grade et ma lettre de mission. Je ferais partie de ces jeunes recrues envoyées en première ligne sans avoir eu l’entraînement et le temps de mettre à l’épreuve tout ce que j’avais pu apprendre. Pourquoi ? Parce que mon père avait un ennemi, plus haut gradé, et que celui-ci, proche de la retraite, allait être remplacé par mon père. Bien sûr avoir un fils lieutenant à seulement 17 ans est un honneur mais savoir que celui-ci était envoyé en première ligne laisse place à l’horreur plus qu’à l’honneur. Mais c’est la tête haute que je pris mes responsabilités et encaissai les coups et les remarques. J’évoluais, tant physiquement que moralement, les visions d’horreur changent votre vie et après neuf mois je reçu une étoile supplémentaire. A présent Capitaine je recevais de mes hommes plus de respect. J’étais toujours aussi jeune mais j’avais su acquérir assez de légitimité pour être écouté, suivi et respecté par mes hommes. Je suppose que je devais faire la fierté de mon père à cette époque, du moins c’est ce que ma sœur me racontait dans ses lettres. Je n’y couchais pas mes réelles pensées, ce que je vivais, ce que je voyais chaque jour n’était que mort, sang, souffrance et je souhaitais épargner ça aux miens. C’est en Octobre 1916, en France que ma vie prit un tournant radical. Laissé pour mort sur un champ de bataille, mes troupes décimées… et puis… la vision d’une jeune femme blonde, l’impression de voir apparaître devant soi un ange… oublier l’espace de quelques secondes que le sang qui coulait il y a peu dans vos veines vous quitte peu à peu… un murmure, le mien, le prénom de ma sœur, je m’en veux de ne pas avoir été assez fort pour elle, cet ange pourra peut-être transmettre le message. Elle se penche vers moi et me promet de m’aimer … pour l’éternité.


Marie était un vampire solitaire depuis plus de cent ans déjà et elle avait recherché en vain un compagnon. Française de pure souche elle estimait avoir connu assez de ses compatriotes pour savoir qu’aucun n’était fait pour elle. J’ignore depuis combien de temps elle nous observait ma troupe et moi mais à peine étais-je au sol qu’elle me rejoignait me murmurant de doux mots dont je n’ai que peu de souvenirs… Elle aimait chez moi ma façon de me comporter avec mes hommes, mon ambition, ma ténacité… et mon sourire paraît-il. J’avais un pied dans la tombe et le second qui glisse, mais j’avais encore toute ma tête pour savoir que jamais je n’avais donné mon accord pour ce qu’elle allait me faire cette nuit-là. La douleur que j’avais pu ressentir de cette lame me traversant de part en part me faisait l’effet d’une écharde comparé à ce que Marie m’offrait. Car outre cette douleur c’est toute ma… « non vie » qui me dégoutait au plus haut point. En sa présence j’apprenais à chasser et à me nourrir. Récalcitrant les premiers soirs je devenais complètement fou, la faim me tenaillait et le manque me fit faire des choses atroces… tuer, jouer avec des familles complètes pour étancher ma soif… et tout brûler pour effacer mes traces. J’apprenais vite, comme je l’avais toujours fait et mettais en avant les enseignements de l’armée pour nous nourrir sans attirer l’attention… après tout, quelques morts de plus dans une guerre passent inaperçus. Le temps passant je me lassais de cette demoiselle que j’aimais autant que je la détestais. Elle ne supportait plus m’entendre prononcer le nom de mes sœurs et après deux tentatives de meurtres à mon encontre nous décidâmes d’un commun accord d’en rester là. Elle décida de quitter son pays peu de temps avant que je ne décide de croiser mon passé et mon avenir sur le même terrain de jeu même si cela devait faire…boum.


C’est ainsi qu’en Mars je retrouvai ma jumelle… ou qu’elle me retrouva, peu importe en réalité nous étions enfin réunis. Elle découvrit avec surprise qui j’étais devenu. Je lui racontai ma vie, la façon dont cela était arrivé, lui épargnant tout de même trop d’images atroces qui peuplaient pourtant mon esprit. Ainsi on m’avait annoncé mort auprès des miens, c’était mieux ainsi, jamais je n’aurai osé me montrer devant mon père sous cette forme amoindrie. Maintenant près de moi je me proposai d’être son ange gardien, restant près d’elle dans l’ombre, veillant à ce qui ne lui arrive rien, ni à elle ni à sa future famille. J’espérais pour ma sœur le meilleur possible, un mari, des enfants, une descendance que je pouvais ainsi protéger. J’avais trouvé un but que jamais elle n’accepta. Nos joutes verbales furent nombreuses et je gagnais sans trop de mal lorsque la fatigue la gagnait. J’en profitais pour me repaître loin d’elle, ne préférant jamais lui montrer ce dont j’étais capable à présent. Un jour elle prit son courage à deux mains et me présenta son cou, offert elle me demandait de faire d’elle une immortelle. La réponse tomba tel un couperet, net et définitif. Non. Pourtant elle revint à la charge, tentant d’argumenter au mieux la réponse fut la même bien que peu à peu moins forte. Comment oserais-je la tuer celle pour qui je tuerais justement. Elle me suppliait presque de devenir comme moi, ce monstre sanguinaire que je ne supportais pas. Peu à peu mon non devint j’y réfléchirai, je voulais qu’elle vive et qu’elle profite de sa vie pas qu’elle me suive dans ce gouffre intemporel. Un jour fatigué de ses demandes non… jamais je ne dirai que c’est sa faute, c’est égoïstement que je finis par dire oui, avoir ma sœur près de moi et ça pour l’éternité était réconfortant même si ça me répugnait. Une nuit de pleine lune où mon pouvoir s’étend je goûtais donc à son sang et la figeait à jamais à l’aube de ses 20 ans. Elle devenait ainsi ma sœur et ma complice pour le reste de l’éternité… et plus… si affinité.


Nous visitions l’Europe, les Etats-Unis, l’Asie, l’Afrique et tant d’autres encore. Jamais un océan ne pouvait nous clouer au sol. Nous suivions les guerres toujours à nos postes définis, moi dans l’armée et ma sœur dans les hôpitaux. Nous profitions de la situation, c’est une évidence mais en combattant à leurs côtés, j’avais l’impression d’être payé en nature, achever les mourants, tuer des ennemis…. Oui toujours des morts sur notre parcours, le sang était notre oxygène et me nourrir ne me rebutait plus. Je vivais avec assez de regrets, assez de douleur, j’aspirais en moi les sentiments les plus sombres, les conservant bien au frais près de ce cœur qui jamais plus ne battrait pour personne. Etrange dualité que de sauver des vies pour en tuer le soir venu mais c’est ainsi qu’on survit lorsqu’on est un vampire avec un minimum d’éducation. Je ne souhaitais plus revenir au temps de Marie ou tuer était un jeu, traumatiser nos proies un amusement, j’étais passé maître dans cet art pourtant l’envie n’était pas toujours au rendez-vous. Parfois gavé, j’en arrivais à ne même plus tuer mes proies, usant alors du peu de magie qui m’habitait pour effacer la mémoire de mes victimes. Certains mourraient, d’autres pas, le hasard de la vie était ainsi respecté. Plus que la chasse, nous découvrions tant de choses, des cultures différentes, des magies différentes, Wynnie était curieuse et moi assoiffé, comme toujours, ainsi nous ne faisions pas que commettre des meurtres sur notre chemin. Parler différentes langues, jouer de nombreux instruments, danser, jouer, dessiner, apprécier les plaisirs de la chair autrement qu’en croquant dedans et puis lire… beaucoup. Passer le temps comme on pouvait, écrire les mémoires d’un homme et se faire publier. Changer d’identité encore et toujours, éviter les conflits avec les clans vivant sur place, protéger ma sœur, mon seul but dans la vie. La voir perdre un peu en lucidité…. Sentir en moi le vampire prendre le dessus et combattre celui qu’on est devenu. 20…30….50…100 ans d’errances sur le globe.

Un clan ? Non. Une famille ? Ma sœur. Tous les autres qui se rattachent de près ou de loin à ma famille ne sont que des restes, hypothétiques neveux ou nièces remontant à quelques générations déjà. Qui voudrait avoir un vampire dans son arbre généalogique. On nous a dits morts et c’est sans doute mieux ainsi. Sans amarres, sans attaches pas même une terre qu’on a bafouée au gré des vents en séparant les héritiers. Je suis d’ici et de là, d’un peu partout dans le monde où j’ai laissé traces de mes crocs dans la chair de ces hommes. Ni sang pur, ni famille influente, pas même sur cette terre un seul homme pour se souvenir de l’enfant que j’étais alors ma famille se limite à un membre. Membre qu’il ne faudrait pas toucher de trop près si vous tenez à la vie. Le démembrement est ma famille et la chasse ma patrie. Mes enfants sont souffrance, peur et érudition, sachez que de ces trois-là ce ne sont sans doute pas les aînés qui sont à craindre. Car si le fait d’être vampire amoindrit ma magie, le temps qui m’a été accordé m’a permis de découvrir ô combien de façon de vous faire souffrir, vous, pauvres petits mortels.
A côté de ça, parfait gentleman anglais, je sais à loisir user de faux sourires. La connaissance et la politesse sont des armes dont je maîtrise l’usage. Pas de pilule pour me soumettre, juste assez de jugeote pour ne jamais me laisser prendre. Un homme charmeur et charmant, un homme d’une envoutante douceur et patient.

Répondre aux questions avec un maximum de précision. Merci de conserver la mise en page.

Trust or dare ?

Chocolat chaud ou Thé à la menthe ?
Peu m’importe, tous deux ont le goût de pisse de troll comparés au sang frais, le AB+ de préférence, un goût plus… exotique, plus sucré.
Soirée sans alcool ou arrosée ?
L’alcool a le mérite de faire passer le goût, alors entre la peste et le choléra…
Cancre ou étudiant assidu ?
Je n’était pas un Serdaigle mais j’ai toujours été un élève assidu capable du meilleur si je m’en donnais la peine.
Quidditch ou Echecs magiques
Echecs magiques, je préfère lorsqu’il faut faire jouer sa matière grise plutôt que ses muscles. Si j’étais batteur il n’y aurait plus un seul joueur en vie capable de finir un match. Logique non ?
Noir ou blanc ?
Le noir, c’est plus classe et puis les ombres c’est mon rayon.
Party starter ou Geek ?
Ni l’un ni l’autre, je fais la fête et utilise les nouvelles technologie sans toutefois basculer dans l’excès.
Bain de minuit ou fringale nocturne dans les cuisines ?
Bain de minuit avec un casse croute ? Une jolie rousse légèrement alcoolisée.

Questions fermées
Essayez de détailler si possible

Quelle est ton opinion sur la saga d'Harry Potter et le danger qu'elle pourrait faire courir au monde sorcier ?
- Ce sont de bons livres, l’écriture est soignée, l’auteur a fait mouche dans le cœur de bon nombre de lecteurs. Bien qu’un brin enfantin à la première lecture cette saga en a surpris plus d’un et moi le premier. J’étais amusé de découvrir la réalité selon une moldue dont on peut sérieusement douter que tout lui est venu « comme ça » entre deux bières dans un pub. Néanmoins cette saga a fait du mal à notre monde magique ce qui est plutôt risible. J’ai toujours dit que les mots étaient dangereux.
Les conflits dit "de Sang" sont-ils un sujet sensible ?
- Non, qui dit conflit dit perte et qui dit perte dit sang, je ne suis jamais loin d’un endroit où le sang coule.
Quelles sont les valeurs qui te paraissent les plus importantes ?
- La fratrie… la franchise.
Lorsqu'un conflit éclate, comment réagis-tu ?
- Je lance de l’huile sur le feu et j’achève le perdant.
Quels sont tes projets pour l'avenir ?
- Manger et mourir. Sympathique programme n’est ce pas ?
Ton avis sur les directeurs ?
- Ils sont trois.
Accordes-tu une certaine importance à la Magie noire ? Pourquoi ?
- Bien sûr, c’est une magie comme les autres et il faut tout connaître pour se prétendre instruit. Malgré mon potentiel magique diminué suite à ma morsure j’ai continué d’apprendre sur cette magie. Et j’avoue avoir recherché de ce côté là une échappatoire à ma condition.
Que penses-tu des moldus, des cracmols ?
- Des humains comme les autres bien que le sang des humains soit un peu plus âcre mais pas désagréable.
Tes plus grandes peurs ?
- Je n’ai peur de rien. Que peut-il m’arriver de pire ? Mourir serait une délivrance et perdre ma sœur signifierait qu’elle a réussi à mourir, ce que je lui souhaite un jour.

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