2009. Tandis que la Planète faisait face à la pollution, les trous dans la couche d’ozone et la disparition des pandas, le Monde Magique, lui, endurait difficilement J.K Rowling et son exécrable petit sorcier à lunettes. Nul ne savait d’où la faille était venue ni qui avait révélé suffisamment de détails pour que Rowling puisse en faire un best-seller international.
Le monde, le monde entier sans exception s'extasiait devant les petits exploits du Survivant comme s'il s'agissait du Messie. Sauf qu'il n'y avait jamais eu de sorcier maléfique ridiculement nommé Voldemort pas plus que de petit binoclard doté d'une cicatrice en forme d'éclair. Quirrell avait bien évidemment existé. Mais il n'avait jamais rien eu derrière la tête. Ni idées de domination du monde, ni face de serpent botoxée.
Dire que l’œuvre de l’auteur Britannique n’a pas que des fans dans la communauté sorcière serait un doux euphémisme. Si la plupart de ses détracteurs s’étaient bien amusés des aventures d’Harry Potter et de la description relativement exacte de Poudlard , ils avaient tôt fait de retourner leur veste au fur et à mesure de l’avancée de la série.
Non pas qu’un adolescent de 17 ans sauvant la totalité de la planète ait de quoi les inquiéter ou les offusquer selon le ridicule de la situation (un combat contre un dragon, un sorcier sans nez maléfique… des fois on se demandait bien ce que les moldus pouvait bien avoir derrière la tête), mais le constat s’était peu à peu imposé : les moldus s’étaient épris de magie. Ils cherchaient désormais l’étincelle surnaturelle derrière le moindre phénomène.
Le Ministère ne l’avait pas observé tout de suite, l’effet était diffus, presque impalpable, pratiquement indétectable si bien que personne ne s’inquiétait vraiment d’un regard de moldu trop insistant à travers une vitrine ou d’une exclamation surprise face à l’affluence d’élèves sur la Voie 9 ¾. Les Moldus eux-mêmes n’étaient pas près d’en avoir conscience (et ne le sont d’ailleurs toujours pas, pour la majorité.). Ca n’avait foncièrement rien d’inhabituel, beaucoup avaient déjà montré un certain intérêt pour l’occulte et le Ministère, bien que préoccupé, imputait cela à un phénomène de société.
2010. Le dernier volet du sorcier balafré s’étalait sur les écrans du monde entier et l’affaire Potter, comme avaient fini par la nommer les médias, qui s’était installée comme priorité absolue tant ses effets semblaient étendus et pratiquement inattendus fut finalement rejoint par un tout autre problème de taille tout aussi importante : Poudlard.
Il avait fallu qu’un élève de Poudlard se prenne un pan de mur sur la tête, rétrogradant par la même occasion l’établissement au rang d’école ordinaire, pour que la Communauté Sorcière en vienne à se poser quelques questions mais les spécialistes avaient été formels, le Château ne supportait pas les nouvelle fluctuations magiques et ses murs subissaient les affres du temps dès que les protections faiblissaient. En attente d’une solution, la décision fut prise de fermer l’étage le plus touché et de placer des Aurors en faction.
2011. Tandis que Poudlard, touché par la baisse de puissance magique, se dégradait du sol au plafond (sur un seul étage en fait mais chut, vous connaissez les journalistes…), Dumbledore pris la décision de quitter la tête de l’établissement. Certains y virent un mauvais présage, d’autres de la lâcheté pure et simple, dernier acte de survie pour un directeur vieillissant et probablement sénile, mais chacun put constater qu’il ne laissait pas la grande école sans capitaine.
La rentrée vit arriver trois Directeurs atypiques, un sous-directeur aux allures de chien fou et une modification du système scolaire. Avec eux, plusieurs élèves firent également leur entrée, vampires et lycans ayant à présent toute porte ouverte à Poudlard, les premiers forts d’un nouveau traitement ayant déjà fait ses preuves et les seconds n’ayant de toute façon jamais attendu l’autorisation de quiconque pour se mêler au élèves. Bien que l’opinion publique soit encore laissée dans l’ignorance, la présence d’Adonis Waels, vampire millénaire, aux côtés de Junko Thomas et Samaël Lewis, tous trois à la tête de Poudlard, éveilla quelques soupçons et autres animosités que le climat magique actuel ne permettait toutefois pas d’exprimer.
En effet, avec l’affaiblissement des boucliers magiques et autres repousses-moldus, la menace s’était faite plus présente, quelques voix commencèrent à évoquer une possible Révélation et l’effondrement de la Tour des Serdaigle durant les vacances d’été acheva d’inquiéter définitivement les Sorciers.
Dépassé par les voix, toujours plus nombreuses, en faveur d’une grande Révélation et par les fluctuations magiques, oscillant entre toutes les puissances possibles, le Ministère pris le parti d’ouvrir deux nouvelles brigades constituées d’Aurors, de chercheurs et d’employés lambda pour traquer de près ces deux phénomènes.
Rentrée 2012
C’est dans un climat tendu que Septembre 2012 se profile et que Poudlard, toujours fier porte-étendard d’une jeunesse magique en danger, ouvre à nouveau ses portes. La barrière vers la Voie 9 3/4, encombrée de curieux et d’étudiants tentant de se frayer un passage n’a jamais été aussi difficile à franchir (essayez de traverser discrètement un mur quand des moldus ont justement fichu un fucking faux chariot en plein milieu et qu’une cohorte de touriste se plaît à se prendre en photo devant), tant et si bien que beaucoup de sorcier se voient obligés de revenir en pleine nuit et que le Ministère cherche désormais une nouvelle alternative pour rejoindre le Poudlard Express.
La cohabitation des Gryffondor et des Serdaigle est appelée à être la plus paisible possible bien que l’annonce des nouvelles dispositions risque de provoquer une grande vague de protestation. Les vampires et autres lycans s’inquiètent grandement de leur sort et font plus que jamais profil bas, de peur que leur présence ne soit découverte avec la paranoïa ambiante.
A Londres différentes voix s’élèvent, faisant entendre diverses théories pour l’avenir du monde sorcier, des plus cohérentes au plus pessimistes en passant par les plus loufoques. Les propositions de solutions alternatives ne manquent pas et les partis politiques sont plus présents que jamais sur la scène politique. Beaucoup n’hésite à à aller jusqu’à Poudlard pour rallier à sa cause les jeunes sorciers.
Alors que les alentours de l'école et la capitale se laissent déborder par des courants idéologiques toujours plus nombreux, le château est progressivement gagné par l’animosité extérieure, faisant ressortir les vieilles rancoeurs et donnant un nouveau souffle aux anciennes querelles incarnées par des clubs millénaires.
Peu à peu, Poudlard se change en champ de bataille nocturne, tout est bon pour améliorer sa situation, s’attirer les faveurs des Directeurs, Merlin ou allez savoir quoi, tant que chacun trouve sa place. On blâme les Sang-purs pour leur élitisme et leur prétendue tendance à la consanguinité, les Sang-mêlés pour avoir souillé la race et les né-moldus pour ne pas avoir leur place parmi les sorciers. Quoi qu’il en soit, si chacun tente d’expliquer à sa manière les égarements de la magie, personne n’a la réponse.